La première fois que les deux jeunes gens avaient assisté à cette étrange scène, ils n'y avaient rien soupçonné d'étrange, et e'est à peine seulement s'ils y avaient pris garder

Après s'être hissés hors de leur pauvre mansarde par leur unique fenêtre à tabatière, ils s'étaient installés dans le large chéneau du toit, pour fumer tranquillement une pipe à la douceur de cette nuit d'arrière-automne, et ils ne songeaient qu'à savourer leur repos; en humant l'air frais qui montait des grands; arbres de ce jardin solitaire. Leurs jambes pendant parmi les dernières feuilles, tout en haut du mur nu, sans aucune ouverture, qui servait de fond au jardin, ils n'avaient pas même l'idée de regarder si quelque chose se passait au-dessous d'eux. Ils avaient ainsi vu l'étrange scène, la première fois, presque inconsciemment, et donc n'y avaient rien soupçonné d'étrange.

Il en avait été à peu près de même la seconde fois, et ce coup-ci non plus ils ne s'en étaient pas émus davantage, quoiqu'ils eussent éprouvé déjà une légère surprise de voir la scène se reproduire exactement pareille et à pareille heure.

Cependant, quoi ? A la réflexion, fallait-il donc s'étonner de ce que le vieil homme se comportât derechef d'une façon identique dans d'identiques circonstances ? Sans doute le hasard seul avait été cause si la scène de l'autre soir et celle de celui-ci semblaient n'en faire qu'une, scrupuleusement répétée. Une coïncidence, pas plus, parbleu !