Mademoiselle La Quintinie - George SAND

Préface.

L'Histoire de Sibylle, qui a paru naguère dans la Revue des Deux Mondes, où je viens moi-même de publier Mademoiselle La Quintinie, est un sujet assez beau pour tenter plus d'un écrivain. La critique impartiale a reconnu, en dehors du mérite de la forme, l'importance et la grandeur de la pensée du livre. Elle devait certes des félicitations à l'auteur pour le courage qu'il a eu de traiter, sous cette forme du roman, la question si grave et si peu romanesque de la croyance religieuse. Longtemps la critique a prononcé que la recherche de l'idéal social ou religieux n'était pas du domaine du roman, et qu'il fallait l'exclure comme étrangère, intempestive et pédantesque. Plus tolérante et, selon nous, plus juste aujourd'hui, elle loue M. Octave Feuillet d'avoir fait un noble effort pour réhabiliter le roman et pour l'élever à l'état de thèse. Elle reconnaît que les luttes de la conscience et l'analyse des idées les plus hautes sont du ressort de l'art littéraire. Nous devons donc savoir gré à l'auteur de Sibylle d'un succès qui nous autorise à continuer et à reprendre ce que nous avons essayé tant de fois sous les feux de peloton de certaines critiques trop indignées, et par cela même impuissantes à nous corriger. Nous savions bien qu'en laissant passer un peu de temps la lumière se ferait, et que les jeunes écrivains sérieux ne regarderaient pas comme inutiles les efforts de leurs patients devanciers.

L'Histoire de Sibylle est le roman d'une âme; Mademoiselle La Quintinie est l'histoire d'un prêtre, avec toute la rigueur de ses déductions et tous les développements que la pensée du livre comporte. Nous ne faisons pas l'apologie de l'esprit clérical, tel n'est pas notre point de vue; nous n'en faisons pas non plus la satire, tel n'est point notre but. Entre ces deux manières d'envisager la véritable question du temps présent, il y en a une beaucoup plus facile à éluder qu'à résoudre, c'est l'examen. Établir la lutte entre la foi et l'athéisme, ou bien mettre aux prises la sincérité et l'hypocrisie, c'eût été s'armer contre des questions vidées à fond, plaider des causes gagnées sans retour. Le progrès des lumières a repoussé et annulé l'athéisme; sa mort, c'est la liberté de discussion. Le progrès de la morale publique a tué l'hypocrisie; sa ruine, c'est l'impunité que le mépris décrète.

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Mademoiselle La Quintinie - George SAND

  TABLE DES MATIERES

Préface.
Lettre première : A M. Honoré Lemontier, à Paris.
Lettre 2 : A M. Honoré Lemontier, à Paris.
Lettre 3 : M. Demontier à son fils, à Aix en Savoie.
Lettre 4 : Émile Lemontier à son père, à Paris.
Lettre 5 : M*** à Mademoiselle La Quintinie, au château de Turdy.
Lettre 6 : Lucie à M. Moreali, à Chambéry.
Lettre 7 : M*** A Mademoiselle La Quintinie, au château de Turdy.
Lettre 8 : Henri Valmare à M. H. Lemontier, à Paris.
Lettre 9 : Émile Lemontier à son père.
Lettre 10 : Lucie à M. Moreali, à Chambéry.
Lettre 11 : Moreali à Mademoiselle La Quintinie, à Turdy.
Lettre 12 : Émile à M. Lemontier, à Paris.
Lettre 13 : M. Lemontier à Henri Valmare, à Aix en Savoie.
Lettre 14 : Émile à M. Lemontier, à Paris.
Lettre 15 : Lucie à Moreali.
Lettre 16 : M. Lemontier à Émile, à Aix.
Lettre 17 : Émile à son père.
Lettre 18 : Henri Valmare à M. Lemontier, à Chêneville, par Lyon.
Lettre 19 : A M. Émile Lemontier.
Lettre 20 : Émile à M. H. Lemontier, à Chêneville.
Lettre 21 : M. Lemontier à son fils.
Lettre 22 : Moreali au Père Onorio, à Rome.
23 : Fragments de diverses lettres.
Lettre 24 : Émile à M. H. Lemontier, à Chêneville.
Lettre 25 : Émile à M. Lemontier, à Chêneville.
Lettre 26 : Henri Valmare à M. H. Lemontier.
Lettre 27 : Lucie à M. Lemontier, à Chêneville.
28.
29 : Récit de l'abbé.
30 : Résumé.
Conclusion.


{Editions altifagiennes}