Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris) - Charles BAUDELAIRE

L'étranger.

"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.

- Tes amis ?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie ?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté ?

- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.

- L'or ?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

- J'aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !"

***


Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris) - Charles BAUDELAIRE

  TABLE DES MATIERES

L’étranger.
Le désespoir de la vieille.
Le confiteor de l’artiste.
Un plaisant.
La chambre double.
Chacun sa chimère.
Le fou et la Vénus.
Le chien et le flacon.
Le mauvais vitrier.
A une heure du matin.
La femme sauvage et la petite maîtresse.
Les foules.
Les veuves.
Le vieux saltimbanque.
Le gâteau.
L’horloge.
Un hémisphère dans une chevelure.
L’invitation au voyage.
Le joujou du pauvre.
Les dons des fées.
Les tentations ou Eros, Plutus et la gloire.
Le crépuscule du soir.
La solitude.
Les projets.
La belle Dorothée.
Les yeux des pauvres.
Une mort héroïque.
La fausse monnaie.
Le joueur généreux.
La corde.
Les vocations.
La thyrse.
Enivrez-vous.
Déjà.
Les fenêtres.
Le désir de peindre.
Les bienfaits de la Lune.
Laquelle est la vraie ?
Un cheval de race.
Le miroir.
Le port.
Portraits de maîtresses.
Le galant tireur.
La soupe et les nuages.
Le tir et le cimetière.
Perte d’auréole.
Mademoiselle Bistouri.
Any where out of the world. N’importe où hors du monde.
Assommons les pauvres !
Les bons chiens.
Epilogue.


{Editions altifagiennes}