Alfred de Musset - Arvède BARINE

Introduction.

J'adresse ici mes remercîments à toutes les personnes qui ont bien voulu m'ouvrir leurs archives ou leurs collections, m'aider de leurs souvenirs ou de leurs conseils, et me donner ainsi la possibilité d'écrire ce petit livre. M. Alexandre Dumas a pris la peine de me fournir des indications qui m'ont été infiniment précieuses. Madame Maurice Sand m'a communiqué, avec une confiance dont je lui suis profondément reconnaissant, un grand nombre de lettres inédites tirées des archives de Nohant. M. le Vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, dont l'obligeance et la bonne grâce sont connues de tous les chercheurs, m'a admis à profiter des trésors de sa collection; je lui dois d'avoir pu consulter le Journal manuscrit de Sainte-Beuve et de nombreuses correspondances inédites. M. Maurice Clouard, qui sait tout ce qu'on peut savoir sur Musset, m'a prêté libéralement le concours de son inépuisable érudition et de sa riche bibliothèque. M. Taigny a mis gracieusement à ma disposition des lettres autographes et en grande partie inédites de Musset. D'autres m'ont fourni des renseignements qui ne sont point dans les livres ni dans les manuscrits. J'acquitte ici envers tous ma dette de gratitude.

Chapitre 1 : Les origines. L'enfance.

Chaque génération chante pour elle-même et dans son langage. Elle a ses poètes, qui traduisent ses sentiments et ses aspirations. Puis viennent d'autres hommes, avec d'autres idées et d'autres passions, toutes contraires, le plus souvent, à celles de leurs aînés. Ces nouveaux venus demeurent insensibles à ce qui paraissait la veille si émouvant. Leurs préoccupations ne sont plus les mêmes, ni leurs yeux, ni leurs oreilles, ni leurs âmes. S'ils goûtent d'aventure les poètes de la génération précédente, c'est à la réflexion, après une étude, comme s'il s'agissait d'écrivains d'un temps lointain. Encore est-ce à condition de n'avoir plus rien à redouter de leur influence; sinon ils les prennent en aversion, parce qu'il y a chez les jeunes gens un besoin inné, et peut-être salutaire, de penser et de sentir autrement qu'on ne l'avait fait avant eux; ce n'est qu'à cette condition qu'ils prennent conscience d'eux-mêmes.

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Alfred de Musset - Arvède BARINE

  TABLE DES MATIERES

Introduction.
Chapitre 1 : Les origines. L'enfance.
Chapitre 2 : Musset au cénacle romantique.
Chapitre 3 : « Contes d'Espagne et d'Italie ». Le « Spectacle dans un fauteuil ».
Chapitre 4 : George Sand.
Chapitre 5 : « Les nuits ».
Chapitre 6 : Oeuvres en prose. Le théâtre.
Chapitre 7 : Les dernières années.


{Editions altifagiennes}